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 Coma ou Réalité?

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Wave
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Wave


Messages : 25
Date d'inscription : 04/12/2009

Coma ou Réalité? Empty
MessageSujet: Coma ou Réalité?   Coma ou Réalité? EmptyLun 28 Fév - 15:30

Coma ou Réalité?

    Depuis combien de temps somnolais-je? Mon esprit vagabondait dans le vide qu'est le néant, endroit où l'on pouvait créer son propre monde, mais aussi le détruire. Le contrôle de cet univers qu'est le rêve se faisait toutefois avec tant de difficultés. La partie inconsciente du cerveau prenait trop souvent le dessus dans ce sommeil absurde et silencieux. C’est ce qui empêchait d’ailleurs la faculté de pouvoir se remémorer les visions de cette transe si éloignée du monde, mais pourtant si réconfortante… Telle une douce berceuse, la musique qui résonnait dans mon esprit m’apaisait le corps tout en me faisant imaginer diverses choses… Parfois, j’avais l’impression que le rêve était la réalité et que le vrai n’était que pur fruit de mon imagination. Voilà d’où me venait cette envie de vouloir à jamais rester dans cet état d’âme. Je n’avais jamais eu de cauchemars. Enfin si. Comment pourrais-je l’expliquer? Ces visions macabres ne m’avaient jamais atteint personnellement, mais seulement l’enfant chétif qui est en moi. Ce petit bambin qui, malgré moi, faisait, fait et fera toujours partit de ma personne.

    Le rêve, c’est comme une rose. Cette divine beauté parfumée et couleur sang de la nature est aussi un élément qui transperce la peau par ses fins petits piquants longeant sa tige. Au début, la vision est belle, lunatique, époustouflante. À la fin, le cauchemar ne résiste pas à la tentation et transperce mon cœur de jeune enfant invulnérable de son contenu traumatisant et excentrique. Ensuite, à la fin, que ce se passe t-il? Il y a deux voies. La rose se fane, ou elle perdure. La fleur ne devient fade que si le rêve fini sans fin, ou sur une scène inculte et terrifiante. Et si Dame Nature se montre généreuse, la plante surcroit et l’histoire mène à une conclusion qui répond à nos attentes. Le rêve, c’est comme le coma. Une période d’inconscience à long terme de laquelle on essaie parfois de s’extirper en vain, mais en voulant avoir des justifications suite à des réflexions.

    ***

    Biiip Biiip Biiip!
    Matin, soleil, chaleur, lundi, école. J’étais sonnée, comme toutes les aubes. Forçant faiblement, j’ouvris mes paupières, les yeux dirigés vers le cadran qui faisait son boucan routinier. 8h02… Super. La sonnerie de la première période de cours venait tout juste de retentir, sans que je sois dans l’établissement, prête pour la session de Math. Foutu réveille-matin… Il fallait toujours qu’il défèque et m’extirpe de mon sommeil au mauvais moment. Tout en soupirant, j’appuyai sur le bouton ‘’Arrêt’’. Dans les mouvements les plus rapides que je pus faire, je sortis de mon lit, pris une douche, m’habillai en vitesse des vêtements choisis la veille et mangeai une tartine de confiture tout en marchant vers la porte. Dès que j’ouvris, mon amie prénommée Krystal me fit face, un air grincheux aux lèvres. Ridicule avec ma tranche de pain à la bouche, je la prise dans mes mains et attendit qu’elle dise quelque chose.

    - Lydia, c’est quoi ton problème!? L’est 8h15 et l’école a déjà commencé!

    - Bah, t’avais pas à m’attendre, je suis prête de toute façon.

    - Une bonne copine ne délaisse pas sa protégée quand elle est à la bourre, répondit-elle d’un ton moqueur, allez, tu conduis!


    Ma sœur de cœur secoua les clés de sa voiture sous mon nez tout en gloussant d’ironie. Agacée, je finis mon petit-déjeuner d’une bouchée et lui pris celles-ci. Je descendis donc rapidement les marches et entrai dans sa Toyota pour ensuite la démarrer. Je quittai le stationnement et embarquai sur le chemin qui menait à notre institution scolaire.

    Chaque fois, on devait passer par la Rue du Boiser. Elle s’appelait ainsi, car elle entourée d’une forêt d’arbres. Ceux-ci, recouvert de leur feuillage vert salade en ce printemps, formaient un habitat sain et sécuritaire pour toutes les créatures sauvages, quelles qu’elles soient. En tant qu’adepte de la faune et flore, j’adorais admirer ce paysage naturel chaque matin alors que je me rendais en cours. Encore fut-il que, aujourd’hui, je n’avais point le temps de regarder chaque petit détail de l’environnement. Roulant à 50km/h plutôt que 40, j’espérais au moins arriver au bon moment pour la deuxième période à ce jour. C’était risqué, mais je n’en avais pas du tout conscience, obnubilée par le fait de vouloir être à l’heure… Soudainement, un éclair brun crème sortit du coté gauche du chemin. C’était une créature à la fois gracieuse et rapide en laquelle la peur et l’adrénaline ne faisaient qu’un. Ses jambes fines et bien découpées galopaient en rythme, tentant de traverser la route en un éclair. Mon regard examinait la bête dans tous les recoins, quand je me rendis compte que j’allais l’écraser. Sur un réflex, je freinais sèchement, Krystal poussant un cri. Le cervidé, de ses yeux noirs profonds, me dévisagea puis s’arrêta en plein milieu de la route. Je tournai brusquement le volant vers la gauche pour ne pas lui foncer dessus, quand tout-à-coup, la voiture percuta un immense bouleau à l’écorce blanche comme un manteau de neige lustre et doux. Le véhicule se plaqua d’aplomb contre le végétale, et celui-ci défonça le capot, puis notre moyen de transport vira de coté. L’impact ne nous laissa pas bien sûr sans séquelles. Mon amie reçue des morceaux de vitre dans le visage et tomba évanouie. Malgré, son cas n’était rien à coté du mien. Ma tête s’élança vers l’avant et s’écrabouilla contre le pare-brise. La tête en sang, mon corps bascula brutalement par en arrière et le bas de ma colonne vertébrale se fractura à reprises, suite aux revirements de la Toyota dans tous les sens. Devant nous, un jeune cerf nous observait avec questionnement et lucidité à la fois. Mes yeux aux paupières écorchées se refermèrent lentement sur la vie du monde, ayant pour dernière vision cette créature imprudente et lunatique.

    ***

    Boum… Boum… Boum…
    J’entendais ces battements qui étaient d’un entrain lent et faible. À qui ce muscle entre la vie et la mort appartenait-il? Du noir jaillit ma silhouette à la peau luisante. À l’horizon, je distinguai un cœur blessé, mon cœur écorché et en manque d’oxygène qui tentait en vain de produire le liquide chaud et rouge qui me tenait à la vie. Ou étais-je? Dans mon corps? Dans ma pensée? Dans un rêve? Dans le… coma? Jamais mes rêves n’auraient été aussi intenses. Mon corps, qu’il soit artificiel ou non, s’avança graduellement puis tomba soudainement dans un fossé qui ne m’était pas apparu. Hurlant un crie muet, la chute s’arrêta et je me retrouvai suspendue dans le vide. La gravité pris le dessus et je m’écroulai sur un sol rugueux et cratériforme. Je glissai ma grande main sur la roche tout en regardant au loin. Je me relevai avec difficulté et, surprise, remarquai que j’avais au dessus de ma personne un ciel parsemé de flocons lumineux figés. Devant moi se trouvait une immense sphère bleue comme la mer et infestée de tâches aussi vertes que l’herbe de mon jardin d’enfant. Je devinai bien rapidement que j’étais sur la lune. Cet astre lunaire, cette lumière chaude de la nuit que j’observais chaque soir avant d’aller me plonger dans mon sommeil profond. Dans mes âges de petite fille, j’avais toujours voulu aller sur ce corps céleste aux allures majestueuses, même si c’était une grosse boule supposément formée par des fragments de Mars et de la Terre. Une musique entrainante et mélancolique se mit alors à résonner en échos dans l’endroit. Sans savoir comment, mes habits devinrent une robe noire faite de tissu doux aussi reflétant que l’eau d’une rivière. La mélodie dramatique me traversa les oreilles, puis je me mis à courir sur le sol rugueux, m’élevant dans les airs à reprises, tel un corbeau planant sur un vent puissant. D’un unique saut, je quittai la lune et me retrouvai à nouveau dans le néant.

    Je me réveillai une deuxième fois sur de la texture granuleuse et molle. J’étais debout, avec une robe de soie blanche sur le dos cette fois. Sous mes pieds, la terre n’était que du sable chaud qui s’étandait à des centaines de kilomètres carrés. C’était la nuit. La lune, toujours visible, semblait m’avoir fait retournée dans mon habitat. Mes pieds non vêtus s’enfoncèrent tranquillement dans ce désert sans nom. Sans savoir pourquoi, je ne pouvais contrôler mon corps qui semblait attirer vers un probable enfer. Ces sables mouvants m’engouffrèrent lentement, pour ensuite me plonger dans un deuxième désert, où il faisait soleil. *Que se passe t-il?* À chaque endroit vide, je me faisais aspiré vers le sol pour atterrir dans un autre monde qui semblait plus macabre que le précédent. Cette fois, du sang coulait de l’astre de la nuit, et tout était gris. Les couleurs plus fades que jamais m’envahissaient la tête et provoquèrent en moi une douleur ambiguë que j’arrivais à peine à endurer.

    Une seule question m’envahissait l’âme en ces instants de souffrance. Était-ce la réalité, ou mon imagination? Toutes ces choses, ces endroits, ces musiques… On aurait dit que la fantaisie devenait le vrai, et que ma vie n’existait que dans mes plus faibles réflexions. J’avais mal, terriblement mal. Je voulais crier, mais je ne pouvais parler. Mes cordes vocales semblaient absentes, ou encore irritées. Je pouvais bouger mes bras, mais mes jambes ne répondaient pas du tout aux appels de mon cerveau.

    Pour la dixième ou onzième fois, le sol m’aspira, mais cette fois, je tombai sur une plage qui bordait une mer sans fin et aussi profonde que ma pensée l’était actuellement. Couchée sur le dos, je fixai toujours et encore les étoiles et leur mère. Je tentai de me redresser, mais je ne pus que surélever ma lourde tête et mes longs bras. L’eau, poussée par le vent, avala peu à peu le sable trempée. En quelques secondes, l’océan m’engouffra et m’entraîna dans sa cadence. La robe blanche que je portais se mouvait à la direction des courants océaniques. Je lâchai ma respiration, manquant de souffle. Étonnamment, je pouvais respirer, tel un poisson avec des branchies. Mes pupilles, par des mouvements anxieux, fixèrent tout ce qui m’entourait. Que des algues et des coraux inhabités aussi silencieux que le roi du vide lui-même. Soudainement, ma gorge manqua d’oxygène, et la nature banale de l’eau tenta de me noyer. De mes bras, de mes mains, de mes doigts, je tentai d’atteindre la surface sur un coup d’adrénaline. Mes jambes, hors d’usage, n’aidaient en rien ma situation. M’extirpai de ce monde si magnifique, mais si dangereux, était mon unique but actuel. Mais voilà que les forces me quittèrent peu à peu, que mes poumons se vidèrent lentement pour se remplir du liquide aqueux. Mon regard devint aussi gris que la lune, essayant de persister, mais voulant atteindre ce repos éternel. Puis encore ces ténèbres, ce néant dont qui à chaque fois je ne pouvais m’échapper…

    N’avais-je pas dit que le rêve est comme le coma? C’est comme une rose aux pétales lisses et soyeux… Tout est beau quand on danse sur la lune, mais voilà que tout se répète d’un désert à l’autre… Puis finalement, je me noie, tout me semblant si réel… *Parfois, j’ai l’impression que le rêve est la réalité et que le vrai n’est que pur fruit de mon imagination.* C’était et ce serait à jamais mon cas. Je sentis soudainement une douce chaleur m’envahir. J’avais l’impression que mon âme quittait ce qu’était ma silhouette corporelle. Mon spectre arriva face à face avec mon cadavre. Je voyais mon propre visage endormi profondément et écorché d’égratignures. Ce visage, relié à une sorte de tube, semblait sans esprit, sans vie. Je m’élevai lentement et remarquait qu’a la droite de mon corps était assise Krystal, ses traits étant aussi défigurés que les miens. Pleurant au point de se noyer, elle me tenait la main, le cœur en peine. À ma gauche, mes parents étaient dans le même piteux état, si on enlève bien sûr les blessures. Sur un écran d’ordinateur, un long et interminable bruit résonnait à travers la pièce. Une ligne rouge graphique longeait celui-ci à en plus finir. *Que se passe t-il?* Je n’en savais rien, mais il fallait que je revienne à moi. Je touchai les joues de ma corpulence tout en tentant de rentrer ma tête fantomatique dans la mienne. On aurait dit qu’un mur invisible m’empêchait de m’infiltrer. Graduellement toutefois, j’arrivai à me pénétrer avec rigueur. Le bip qui n'en finissait plus se divisa en plusieurs petits bruits réguliers, puis la ligne rouge commença à faire de petits mouvements de bas en haut.

    ***

    La souffrance, aussi intense soit-elle, me reprit la tête, alors que ma respiration rapide inspira et expira dans le tube. Ma face s’éclaira ainsi que mes yeux. De ma main droite, je serrai celle de mon amie qui me tenait fermement. Elle hoqueta, les yeux grand ouverts, et me fixa, l’air hébété. À gauche, ma mère et mon père partirent à sangloter de joie tout en souriant. Ma sœur de cœur en fit de même tout en me crispant les os de mon membre tellement elle pesait fort sur sa poigne. Je me sentais faible, mais surtout heureuse. Dans le fond, j’avais été dans un coma si profond qu’il m’avait paru si réel… Mais pendant combien de temps avais-je somnolé dans cette transe quasiment mortelle…? De la porte de l’endroit entra un homme dans la quarantaine vêtu d’un sarrau. Il s’approcha vers moi et vint s’asseoir à coté de Krystal.

    - Eh bien, on dirait que notre protégée s’est enfin réveillée. C’est tout un miracle, elle aurait pu facilement succomber à l’au-delà.

    Tentant de prononcer des mots, je lui posai ma question.

    - Combien… temps… été… coma?


    - Chut… N’essaie pas de parler. Ton cerveau a été gravement touché et ton influx a de la difficulté à t’envoyer des signaux pour prononcer des mots, dit-il avec douceur.

    - Ma chérie… nous sommes si contents que tu sois revenues à toi, dit ma mère avec émotion.

    Mon amie prit la parole tout en hésitant.

    - Lydia… T’as été dans le coma pendant deux mois…

    Mes yeux s’élargirent sur le coup. Deux… deux mois? Comment était-ce possible alors que tout ceci ne m’avait semblé duré que pendant quelques jours? Exténuée, je tentai de bouger mes jambes et mon dos tout en poussant de petits cris plaintifs. Rien, aucune réaction, j’étais paralysée. Le médecin me prit les épaules et me fixa de ses yeux compatissants.

    - Ta colonne vertébrale a été fracturée à plusieurs endroits… Jamais plus tu ne pourras bouger le bas de ton corps… Je suis désolée Lydia…

    FIN.
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